CABE 47
Les Courants d'Aires Bon-Encontrais
Cyclotourisme et VTT
Daniel Etienne, un valeureux cyclotouriste du CABE nous parle de
Sa randonnée solitaire en Charente, Haute-Vienne et Creuse
Du 20 mai au 10 juin 2021
Le brevet des provinces Françaises est destiné à faire visiter la France à vélo. Il n’est soumis à aucune limite de temps. Il faut recueillir six tampons par département, à des endroits précis dont nous avons la liste (6 par département). Ils sont choisis pour leur aspect géographique et touristique particulier et la beauté du site.
Avec quelques cas particuliers en région parisienne, cela représente 540 tampons (ou pointages) et 6 facultatifs sur l’Ile de la Réunion que je compte bien faire un jour dans ma collection.
Commencé en mai 2012 à Bazas en Gironde, j’en possède 228 homologués, soit 38 départements achevés et une vingtaine en cours.
Très souvent je pars à la chasse aux tampons avec mon vélo de randonnée, chargé de 25 Kg de bagages pour être en totale autonomie. Me déplaçant de campings en sites sauvages accueillants.
Par périodes plus ou moins longues, pouvant aller du week-end à trois semaines comme ce fut le cas cette fois-ci.
Le défi était de ramener 18 tampons et de parcourir les 3 départements suivant : La Charente (16), La Haute Vienne (87) et la Creuse (23).
Encore une fois ce fut une aventure qui laissera dans mon esprit des souvenirs impérissables. Du très bon, que je n’échangerais pas contre aucune autre formule de vacances et d’autres plus âpres qui me font douter parfois du bien fondé de ma décision à ce brevet. Mais comme toujours, je me rappelle que des bons moments et il me tarde déjà de vivre de nouvelles aventures cyclopédique qui normalement auront lieu au mois d’Août sur la ‘’Via Rhona’’ du Lac Léman à Port Louis au bord de la Méditerranée.
Mon chalenge 2021 au départ de la Charente avec une remontée du sud au nord fut ‘’l’amuse gueule’’, département à peu près plat sans grande difficulté à allure correcte, même lorsque le vélo était chargé, seules les conditions météo m’ont causé soucis (beaucoup de pluie en mai), giboulées, nuit fraiche, m’obligeant à dormir couvert d’un pull et bonnet !!.
Basculer en Haute Vienne m’a fait tout de suite comprendre que le fait de partir vers l’est et le centre de la France allait augmenter le dénivelé de mes randonnées et que le poids de mes bagages allait être le problème principal, chaque fois que je le pourrai, laisser le maximum au camping et partir le plus léger possible (la randonneuse pèse 13 Kg tout de même) serait la solution. Mes jambes m’en remerciant le lendemain.
Je me suis fixé comme objectif un pointage par jour et un jour de repos par semaine (le dimanche), il me faut donc une semaine par département.
Les péripéties vécues en Haute Vienne feront que je n’oublierai jamais ces pointages. La beauté de la campagne Limousine et surtout les retrouvailles avec mon copain d’armée dont je n’avais aucunes nouvelles depuis 42 ans, que d’émotions à sa rencontre.
Troisième département, la Creuse très rurale, je m’attendais à la rudesse du profil de ce territoire agricole peu peuplé où les vaches sont plus nombreuses que les habitants, les bois couvrent beaucoup plus d’hectares que les terrasses de café.
Dans cette région nous sommes parfois au bout de tout !, fin de route, fin de réseau ferroviaire, fermes espacées de plusieurs villages désaffectés, ville où il ne faut pas remettre à plus tard pour faire ses courses lorsque l’on en a la possibilité sous peine de sauter un repas.
Mais voila la France que j’aime, la rencontre avec ce que j’appelle les ‘’vrais gens’’.
Mon histoire 100 fois racontée expliquant comment fonctionne ce brevet, et relativiser l’exploit de faire tous ces kilomètres chargé comme un mulet du fait que personne ne m’oblige à être là, que le temps ne m’est pas imparti et que lorsque l’envie de pédaler se fait moindre, il suffit d’attendre qu’elle revienne assis à l’ombre d’un arbre et en effectuant quelques brasses dans un lac collinaire, ou en buvant une bonne bière au café du village. Au café, on me demande d’où je viens, où je vais, combien pèse mon vélo, combien de kilomètres chaque jour.
La curiosité grandissante des gens pour ce genre d’énergumène, en admiration devant le challenge du défit du solitaire, la simplicité d’une journée champêtre où le coût financier n’est pas la première préoccupation puisqu’il ne dépasse que rarement quelques dizaines d’euros.
Et voila après 1430 Kms parcourus en trois semaines, je suis prêt de nouveau pour repartir
.
Merci à la FFCT de m’avoir fait connaître ces moments. D’avoir fait que je ne puisse plus me passer de ma randonneuse et que les gens je côtoie ne peuvent être à mes yeux que des ‘’gens vrais’’.
Un cyclotouriste Agenais en mai 2021
Daniel Etienne